19.9.09

A voir!

Mercredi soir, le mémoire bouclé, imprimé et relié, on rentre à la maison, léger. Je me mets devant l’ordi pour trouver une petite recette, de quoi utiliser le blanc de poulet dans le frigo, et en même temps, faire un tour sur mon blogroll modesque. Et là, je tombe sur le billet de Ithaa sur le documentaire The September Issue. L’univers de Vogue US dévoilé, je dis oui! J’avais déjà vu la bande annonce du film auparavant, mais avec tout le stress du mémoire, j’avais complètement zappé. Je regarde le chéri qui est devant son ordi et je lui en parle. C’était effectivement la première du film ce soir-là et c’était dans 30 minutes. On se dit qu’on ne va pas y arriver à temps… Mais le chéri, même s’il devait bosser sur quelques papiers, voulait me faire plaisir parce que j’avais bien bossé durant plusieurs semaines. Alors, du coup, on file tous les deux dans l’ascenseur et zou! direction le MK2 Bibliothèque! Après avoir fait la queue, me voici avec mon petit ticket

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On est en retard de deux minutes, mais sauvé par la pub avant le film. Salle presque rempli. Mais on n’est pas les derniers. A l’heure d’éteindre les lumières, la salle est complète. Le film:

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Le début, je n’ai pas vraiment aimé. Un peu déroutant je trouve. J’ai eu l’impression de me retrouver en plein milieu d’un documentaire où le sujet avait déjà été établi et que les réponses ou du moins les bribes de réponses tombaient de partout. Mais no stress! Les quelques premières petites minutes passées, on y est. Le monde de Vogue nous est ouvert. On retrouve les couloirs où tout le monde court (sur les talons, bien sûr!), où le stress est à son apogée, où une Anna Wintour froide nous accueille… heu non… elle ne sent pas le besoin de nous accueillir. Voilà, c’est ça le truc. Elle ne sent pas le besoin de nous accueillir et on aime ça. On aime la retrouver dans son monde, où elle ne se change pas, où elle reste celle qu’elle est: Si on n’aime pas, bein tant pis! Toutes les qualités de la femme professionnelle sont là – elle gère tout, elle dit oui, elle dit non, elle demande plus, ses regards et ses silences face à la caméra, elle présente son magazine aux directeurs de Condé Nast tellement confiante qu’on imagine mal que quelqu’un du board puisse faire un commentaire négatif. Un monde qui fait peur, oui peut-être, et certainement pour les âmes sensibles. Mais là où elle m’a encore plus touché, c’est quand elle se retrouve face à sa fille. Là, à ce moment là, tada! On perd la Anna Wintour glaciale de Vogue. Là, on découvre une mère, la mère désarmée devant son enfant, la mère remplie d’amour qui voudrait que sa fille reprenne le flambeau. Devant cette fille magnifique, elle n’est plus la femme qui dicte tout: elle est une mère.

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Autre personnage que j’ai adoré, c’est celui de Grace Coddington, la directrice artistique de Vogue US. C’est une femme qu’on aime d’emblée. Elle est le contraire de ce qu’on pourrait attendre d’une directrice artistique Vogue: pas de talons, très peu de maquillage, les cheveux en touffe, elle s’habille comme elle veut. Elle reste elle, elle fait son boulot et elle le fait avec passion, et c’est ce qui la rend indispensable. Mannequin quand elle était plus jeune, ayant débuté dans l’industrie en apportant les chaussures aux mannequins, et aujourd’hui vingt ans de carrière chez Vogue US aux côtés de Anna Wintour. Grace se permet d’aller à l’encontre d’Anna Wintour… Ca veut tout dire n’est-ce pas! Cependant, elle nous confie qu’elle sait jusqu’où pouvoir pousser et où s’arrêter. Triste et même en colère quand une séance de photos de 50 000 dollars est complètement ignorée, fière d’elle quand le magazine comporte toutes ses créations à l’exception d’une (celle de Sienna Miller), elle n’hésite pas d’innover en mettant en scène le cameraman du documentaire Bob dans une séance de photos de dernière minute sur le colour blocking. Si il y a quelqu’un qui rassure et qu’on aimerait toujours voir dans les couloirs de Vogue US, c’est bien Grace avec son magnifique sourire et son côté humain.

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Bref, un documentaire passionnant à ne pas manquer! Même le chéri est sorti de la salle en disant qu’il s’attendait à voir quelque chose comme ‘Le Diable s’habille en Prada’ mais qu’il était agréablement surpris et même ravi de m’avoir accompagnée. Ce n’est pas une raison de plus pour courir et aller voir le film ça!

Bisouxx les filles!

(Pour les plus curieuses, après le ciné, j’ai préparé un risotto au poulet et c’était miam à ce qu’il parait!)